Vocabulaire - Part II

Le métier d'instit nous donne la joie (hum?) de côtoyer diverses espèces d'élèves. Donc après les Tamalous et les Wimaiiis, voici la suite du bestiaire.

Moije   1. pr. pers. (pronom tonique et pronom atone) Quintessence de l'individualisme dans le petit corps d'un élève. Se manifeste quasi-systématiquement dans la bouche d'un enfant dès qu'il entend la moindre bribe d'information lui permettant de rattacher la conversation à son égo surdimensionné. (voir ci-dessous "petitchéri") "Moi je vais en vacances chez ma mamie!"

Utilisé le plus souvent pour commencer une phrase, parfois accompagné de "Mais". "Mais moi je n'ai pas écrit ça. J'ai écrit [insérer une subtile variation de la réponse donnée en correction collective]"

Note: La toute-puissance de cette attaque de phrase donne le droit à l'élève de s'exclamer à voix haute sans même demander la parole.

2. n.m. Tout enfant utilisant cette formule. (Donc, quasiment tous les enfants.) "Bon, les Moije, ça suffit, on participe en levant le doigt!"

Petitchéri  1. adj+n.m. Enfant, dans la bouche de parents gagatisants. "Tu veux un verre de coca, mon petit chéri?"

2. n.m. Ledit enfant doté de toute-puissance et privé de toute forme de frustration. Élément très souvent ingérable puisqu'à la moindre incartade de l'enseignant, l'Invincible Armada Parentale débarque pour rabaisser ce dernier plus bas que terre. Si à l'avenir vous croisez ce genre de spécimen, rappelez-vous que le petitchéri a toujours raison, que c'est TOUJOURS l'autre élève qui a provoqué petitchéri lors des bagarres, que si petitchéri n'a pas réussi l'exercice, c'est que l'enseignant ne sait pas expliquer. Si par malheur, alors que petitchéri a trébuché et s'est eraflé l'extrémité du coude, vous n'avez pas fait appel au SAMU, aux pompiers et au GIGN (pour l'élève qui l'aura forcément volontairement bousculé), j'espère que vous avez un bon avocat.